Sur un domaine de 6 hectares, le Cirque Medrano a ouvert au public, pour la première fois cette année, les portes d’un monde très particulier : la base technique, un espace hors du temps. Depuis 10 ans, à Aimargues, c’est l’espace de repos «entre deux saisons sur la route, pour les hommes, les animaux et leurs soigneurs et le matériel». Une expérience aussi gratifiante que déconcertante pour ces passionnés en butte à la vindicte animaliste, qui les abreuve d’injures et de «sales images» sur les réseaux sociaux.
«Le plus ancien et le plus populaire des arts vivants, avec 15 à 16 millions d’entrées par an en France tous cirques confondus», entre manque de soutien des pouvoirs publics et acculturation à l’émotivité, est un monde en danger. Raoul Gibault, directeur d’Arena, propriétaire du cirque Medrano, défend «le seul spectacle culturel tous publics» mais aussi une culture, un mode de vie et de pensée. A peine l’entrevue commencée en cette fin août, tombe l’annonce d’une manifestation de l’association contre la torture animale (Acta) suite à la mort d’un cheval lors d’un spectacle équestre du Théâtre Zingaro à Bordeaux, pour «dénoncer l’aliénation et la domestication» des chevaux. «C’est un accident rarissime. Ils vont s’acharner sur tous les spectacles équestres aussi maintenant. Les enfants ne verront plus un animal vivant». L’amertume affleure autant que la tristesse. [...]
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