Un événement atypique a pris place dans la cour de l’université. À l’occasion des Journées Arts et Culture dans l’enseignement supérieur, l’Unîmes a invité, ce mercredi 5 avril, l’association Da Storm à faire le show. Combats de danse hip-hop, prestation de rap et ateliers de graffitis étaient au programme.
Le ton change radicalement entre un cours magistral de droit et cet art de rue. Sans transition, sur les coups de midi, les étudiants sont passés d’un univers à l’autre. Bombes de peinture à la main, des artistes taguent sur des supports rigides sous le porche menant au réfectoire. Ils invitent les jeunes à les rejoindre, histoire de leur apprendre cet art.
Le clou du spectacle est sur le point de commencer. Le Nîmois DJ Dexter se prépare derrière sa table de mixage installée sur la terrasse du site Vauban, juste devant la nouvelle salle de musculation. Au centre, une piste de danse mobile au design d’un jeu d’échecs est en place.
Les étudiants, membres du jury
« Six danseurs vont s’affronter en duel, les trois premiers qui arrivent à quatre victoires vont en demi-finale. Il y a ensuite un armageddon avec tous les danseurs, où un seul sera qualifié pour la demi-finale », explique, micro à la main, Félix, chargé de projet pour l’association Da Storm qui promeut le hip-hop dans le Gard.
« Faites du bruit ! », lance Nasty en entrant en scène. Ce danseur, venu de Lyon pour l’occasion, est l’un des membres du jury de cette compétition organisée par l’association Stand hop. Joyce, danseuse contemporaine sino-gabonaise, vivant en Suisse, jugera également la performance des participants. Le troisième juré n’est autre que le public : « l’applaudimètre fera la différence ! », promet Félix.
Le hip-hop debout, « une communauté de partage »
Technique, rythme et personnalité sont les maîtres-mots du spectacle. Les danseurs s’affrontent un à un. Autour, le public se fait de plus en plus nombreux. Le gagnant de la journée se nomme Itchy. Originaire d’Avignon, Léo Tardieu de son vrai nom, avait déjà remporté une compétition similaire dans les quartiers populaires de Nîmes. Fils de deux parents danseurs, il a adopté ce style de danse, « le hip-hop debout », il y a 10 ans.
Pourquoi cette discipline ? « La communauté hip-hop, c’est une communauté de partage, de respect. La plupart des gens que j’ai rencontrés pendant mes 10 années de danse, ce sont les gens qui sont aujourd’hui le plus proches de moi. C’est une super belle communauté, surtout dans le sud de la France, on a de la chance d’avoir pas mal de villes où beaucoup de danseurs se bougent », répond-il, conseillant aux personnes intéressées de ne pas hésiter à se lancer.
Le rap à la Fac
Qui dit hip-hop, dit forcément rap. Deux artistes ont livré une performance nommée Showcase. Pleine d’énergie, la rappeuse marseillaise Ekloz, accompagnée de Yeuze Low, ambiance la cour. Les coups de 14 heures approchent, l’heure pour les étudiants de retourner à leurs travaux dirigés.
Conclusion de la journée ? « Un événement, comme ça, dans une université, franchement c’est pas mal. C’est un bon truc à exploiter. Ça aide les étudiants à relâcher la pression. Vraiment cool », conclut Nasty, qui salue une initiative trop rare en France.
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