Pas facile de proposer des animations culturelles par les temps qui courent. Le Spot organisait ce mardi 12 mars une conférence de presse dans laquelle le tiers-lieu explique ses difficultés financières, relance son appel aux dons et aux projets. L’équipe se donne 110 jours pour se refaire de 30 000 euros de déficit.
Expositions, concerts, projets culturels et artistiques et bien d’autres. En 12 ans d’existence, le tiers-lieu Le Sport est devenu un acteur incontournable du quartier Richelieu-Gambetta, classé en Politique de la Ville alors que 43 % des habitants y vivent sous le seuil de pauvreté en 2022, selon l’INSEE. Depuis, ce quartier vétuste du centre-ville est décoré de près de 150 fresques murales réalisées par Le Spot.
Oui, mais voilà, les temps sont durs. « On a professionnalisé notre association (NDLR Création d’une SCIC) à partir de 2019 et on a eu la crise sanitaire qui nous est tombée dans les pattes. Et honnêtement, c’est difficile, on a du mal à pouvoir s’en remettre. On a mis 2 ans à redresser la barre. On se rend compte aujourd’hui qu’on a du mal à remonter la pente », dit Vincent Texier, directeur de l’institution, parlant d’un déficit de 30 000 euros équivalent à la « cagnotte populaire » lancée fin février.
Plusieurs causes seraient à l’origine du déficit. En premier lieu, la baisse de consommation de la culture. « Il y a eu une émulsion après le COVID parce que les gens avaient envie de sortir. Et là je me rends compte qu’il y a deux fois moins de personnes qui viennent aux concerts, que ce soit chez nous ou dans d’autres salles de Nîmes. On ne fait pas des concerts très chers, mais on se rend compte que les gens ont moins de sous donc dépensent moins », explique Lauréline Tellier, responsable de la programmation et communication.
Une décision sera prise fin juin
À cela s’ajoute : l’augmentation du loyer, la hausse des charges, quelques projets non rentables et le manque de subventions. « Seul le Conseil départemental fait le job », lance un membre de l’équipe. Le Spot avance être subventionné, par an, à hauteur de 40 000 euros par le département, 30 000 euros par l’État, 10 000 euros par la mairie, 10 000 par le DRAC et 4 000 par la Région. Mais, rien que l’organisation de l’Expo de Ouf nécessiterait 100 000 euros d’investissement.
« Que serait-ce le quartier sans le Spot ? », questionne Vincent Texier, directeur des lieux. Selon lui, le tiers-lieu apporte une offre culturelle inédite aux habitants et améliore le contexte général du quartier, ce qui se traduit même par une plus-value immobilière. « Même au niveau national, avoir 150 fresques, un musée à ciel ouvert comme ça, faites le comparatif, vous ne trouverez pas », ajoute Laurent Kilani, directeur artistique de l’Expo de Ouf.
Le Spot compte sur la cagnotte en ligne pour redresser la barre. Elle atteint à ce jour les 3 600 euros, il reste 110 jours pour atteindre la somme de 30 000 euros. « Si on n’y arrive pas fin juin, il faudra prendre une décision, dit Vincent Teixier. Mais, on se dit qu’on va y arriver, plusieurs moyens sont engagés, nous demandons pas mal de subventions exceptionnelles ». À titre d’exemple, les dirigeants se sont fait accompagner par France Active cet automne. Ces derniers leur ont conseillé de réunir leurs financeurs autour d’une table. C’est fait depuis décembre, « les réponses ont été, comment dire, mitigées », conclut le directeur du Spot.
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