Suite logique après le rapport favorable de l’Icomos quant à l’inscription de la Maison Carrée à l’Unesco, la ville a sollicité l’artiste Jérôme Fesquet pour réaliser à nouveau, l’édifice nîmois 100% lego, de tête cette fois. Au musée Carré d’art, la prestation live réalisée par ce fan incontournable du ‘Lego archi’ a vocation à sensibiliser les Nîmois au patrimoine de la Cité, occasion rêvée pour les « génies » du lego de mettre la main à la pâte…
« L’art nourrit l’esprit. Qu’il soit fait de glaise, de peinture, de bois ou d’un jouet des temps modernes ! » Cette phrase que l’on doit à Nathan Sawaya, véritable précurseur dans la construction « lego archi », a trouvé sa place rêvée dans le hall de Carré d’art, où est installé tout l’attirail de l’artiste Jérôme Fesquet, en prestation live depuis mercredi dernier.
Maison Carrée Lego, en chantier... © GOT
La construction de la Maison Carrée tout en lego, en live… et de mémoire. Au rythme de 5 heures par jour, et avec pour seuls repères des « modules de construction » (= fiches indiquant le nombre et les références de pièces de lego dont il a besoin pour telle ou telle partie du monument).
« On a fait des estimations temporelles pour chaque partie de l’édifice, le haut de la porte est le plus difficile à mémoriser, le plus difficile d’accès aussi » (Jérôme Fesquet).
De jeunes fans de Lego mettent leur « pièce » à l’édifice
Atelier Lego à Carré d'art, à côté de la prestation live de Jérôme Fesquet © GOT
Au total, une quarantaine de participants ont pris part à la construction : « C’était important pour moi qu’il y ait un aspect transmission » déroule l'artiste, en cohérence avec la volonté de la Ville de faire naître de futurs ambassadeurs de la Maison Carrée… A 12 ans, Antoine Labaune a rejoint l’atelier dès le premier jour (après avoir englouti un bol de chocapic) où il prête main forte avec son bon copain : « Il me fait penser à mon fils (…) de tous les jeunes que j’ai vus, c’est un génie du lego ».
Plus habitués à s’affairer aux legos chacun dans leurs chambres séparément, cette fois c’est face-à-face avec la Maison Carrée en arrière plan (le modèle sous les yeux) qu’ils vont devoir « aider » l’artiste à achever son oeuvre.
A gauche, Antoine "le jeune padawan" © GOT
« C’est intéressant de diriger et d’être en quelque sorte le chef d’orchestre « (Jérôme Fesquet)
Quand on les questionne sur la partie la plus épineuse du chantier : d’emblée, c’est « le tri » répond Antoine, tous les matins depuis mercredi dernier, Jérôme lui confie la préparation des pièces, dont ils auront besoin pour réaliser la porte, la façade ou encore le toit… « On met tout dans un bac, et place à la construction ».
Du lego à l’oeuvre…
« En essayant de rester le plus fidèle au monument, je laisse l’imagination opérer ». Façades, poutres, ornements… Du blanc écarlate au blanc jauni, les legos doivent rappeler la pierre des monuments antiques… le tout est d’aboutir à une représentation qui soit la plus réaliste possible.
La Maison Carrée Lego, by Jérôme Fesquet © GOT
Attention avec Jérôme, les Legos c’est une affaire à prendre au sérieux. Gare à écouter les consignes du chef d’atelier… « Ce n’est pas un atelier de lego » a-t-il dû rappeler, ce grand enfant doit achever sa performance cet après-midi, avant la pose de la dernière pierre prévue demain (en présence des élus et représentants de la Ville).
Exceptionnalité du monument, restauration de l’intérieur, piétonnisation de la rue Auguste… Après les legos, l’Unesco ?
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