Pour la deuxième édition, la biennale de Laudun a mis à l’honneur des femmes artistes et mis un point d’orgue à sublimer un lieu de rendez-vous, le Forum de Laudun-l’Ardoise, hors des lieux d’exposition habituels. Un moyen aussi de faire connaître le territoire au plus grand nombre, «bassin de vie résolument tourné vers l’avenir et le modernisme», évoquait le déput Patrice Prat. L’on y trouvait des artistes contemporains remarqués par le commissaire de l’exposition Pascal Grammatico avec une présentation de choses différentes sur le plan technique, sur le plan artistique et sur le contenu. Une exposition très éclectique et non élitiste mais de qualité pour présenter le maximum de tendances.
Première impression dans une yourte où, Roland Théron, nous expliquait son cheminement. Photographe, il retraite, détourne les images pour donner naissance à des images abstraites qu’il tire sur bois ou projette sur des écrans vidéo. Cheminement dans l’art arborigène, dans un voyage de l’au-delà où l’immensité se conjugue avec la miniature du pixel...
Colette Richarme, née au début du XXème siècle, récemment exposée au Musée Fabre à Montpellier, a traversé le siècle de façon indépendante habitée par la peinture, passant de la figuration à l’abstrait. Elle a baigné dans les grandes mouvances du XXème siègle et peint des paysages, des nature-morte, des fleurs, l’être humain... Elle explore tout cela pour déconstruire et travailler la couleur et la lumière qui l’amèneront vers l’abstraction.
Les sculptures de Martine Belay-Benoit pleines d’humour, réalisées d’après une photo de quelqu’un qui tire la langue, vous interpellent. Impossible de rester insensibles face à tant d’humanité.
Dans le hall d’entrée, ce sont les halos de Karine Debouzie, sculptures avec des matériaux détournés sur une forme organique. On admirait le côté désuet du halo jaune et des ampoules à incandescence tout comme le grillage avertisseur qu’elle travaille. Et tant d’autres.
Comment lier culture et entreprise
A cette occasion, la CCI avait organisé une rencontre sur le thème du mécénat et la relation étroite entre l’art et l’entreprise dont ont débattu Magali Robert, chargée du mécénat pour la Biennale, le professeur des sciences de l’art René Migniot et Pascal Morel, président du groupe ECIA et mécène.
Vouloir amener un autre regard au quotidien dans l’entreprise peut développer la cohésion d’équipe, l’imaginaire, le goût artistique, entretenir la culture, amener la liberté d’expression, transférer le savoir-faire. Il faut aller vers une valeur intègre à l’entreprise. Tout cela n’est possible que si l’entreprise est à l’écoute du territoire, et ainsi ce sera positif en termes d’image et de notoriété, souligne Magali Robert. «L’artiste, comme l’a rappelé le professeur Migniot, hume l’air du temps et s’imprègne de toutes les vibrations» qu’il va nous restituer sans pour autant transformer l’art en agrément.
Quelques mécènes
Pascal Morel, installé à Saint-Alexandre, 120 salariés, sans connaissance artistique précise, a mis des sculptures de Robert Rayne au siège et souhaite par ce biais là intégrer un regard sur la technique du côté artistique, imaginaire. Pour lui, l’entreprise a la responsabilité de la culture. Il avait d’ailleurs proposé à ses salariés une visite de la Biennale.
Quant à la Fiduciaire Parisienne, autre mécène, elle a fait voter ses collaborateurs pour décider du choix de l’oeuvre d’art qui serait exposée dans son hall à l’occasion de la Biennale. A côté de la responsabilité, il y a l’implication de chacun avant l’aspect financier.
Autres lieux
Une vingtaine de lieux entre l’Uzège et le Gard Rhodanien ont accueilli cent cinquante artistes (Pouzilhac : photos, Tresques : nouvelles technologies, St Laurent-des-Arbres : sculptures, Uzès et Argilliers : street art et arts singuliers, Remoulins : monde de l’enfance, Domazan : installations et sculptures monumentales) et reçu 8 000 visiteurs contre 6 000 en 2014.
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