"Ils ne mouraient pas tous, mais tous étaient frappés. " Les animaux malades de la peste. Jean de La Fontaine. Dans son éditorial, dans Les trésors de la Littérature, qui vient de paraître en hors série, Bertrand Audouy rappelle que Jean de...
"Ils ne mouraient pas tous, mais tous étaient frappés. " Les animaux malades de la peste. Jean de La Fontaine.
Dans son éditorial, dans Les trésors de la Littérature, qui vient de paraître en hors série, Bertrand Audouy rappelle que Jean de La Fontaine met en scène des bêtes pour mieux parler des hommes. "Faire parler l'animal en nous, voilà le jeu de miroir des eaux troubles dans laquelle nous plonge La Fontaine, en cette année de commémoration des 350 années de publication de ses fables."
L'Etat, à travers l'accent martial du président de la République, vient de siffler la fin de la récréation. Une récréation qui aura célébré durant quelques siècles l'individualisme.
Mais, subitement, sans qu’on y prenne garde : "Ce tueur, indifférent, exotique et intime à la fois (reste) un ennemi invisible et pernicieux, sans âme et sans pitié". Ce mal qui nous frappe si fort est un fantôme qui inquiète chacun de nous sans distinction.
Dans Les Animaux malades de La Peste, l’Âne s'avère la victime expiatoire toute désignée pour conjurer le mauvais sort. Ainsi, par sa fragilité, l'être le plus innocent devient le coupable parfait.
Pour une fois, on se passera du bouc émissaire. Il nous faudra retrouver plus de simplicité et d'humilité pour regarder autrement le monde. Un monde sans altérité, sans solidarité, sans fraternité, c'est être condamné à vivre au bord du ravin perpétuel.
Il faudra bien vaincre le virus qui nous menace et convaincre l'Homme de son insupportable légèreté.