Léon Edward Pasquier est né au Cailar en 1889. Il est issu d'une famille de propriétaires terriens, "entre Vistre et Rhony. Il nous a laissé un ouvrage intitulé : Le Cailar, Le Vistre et le Rhony à travers l'histoire...
S'agissant du Vistre, même si le cours d'eau prend sa source au nord de Nîmes, dans la petite commune de Bezouce et traverse dix-sept communes allant de Saint-Gervazy à Aigues-Mortes, en passant par le Cailar et Saint-Laurent-d'Aigouze, son bassin versant a donné son nom à la Vistrenque et vin de pays de la Vistrenque.
Dans la mémoire locale, le Vistre a été une rivière dont le rôle économique et social a été de premier ordre jusqu'à la révolution industrielle, au moment des voies de communication et des moyens de transport qui ont fait leur mutation.
Léon Pasquier nous rappelle que "le Vistre, rivière navigable, faisait du Cailar, et depuis longtemps, un port. Venant d'Aigues-Mortes, de Peccais, des barques chargées de sel". Même les génois venaient chercher des vins locaux, ainsi que des grains et autres denrées d'un terroir propice à l'agriculture.
Le Vistre prend sa source au nord de Nîmes, à Bezouce et traverse dix-sept communes de Saint-Gervazy à Aigues-Mortes, en passant par le Cailar et Saint-Laurent-d'Aigouze © Salem Marchi
Des chemins de fer au déclin portuaire
Dans autre chapitre, consacré à la décadence de la rivière au début du XIXe siècle, il évoque les causes du déclin portuaire. " Un meilleur aménagement du réseau routier...puis l'apparition des chemins de fer qui ouvraient de nouveaux débouchés, firent oublier le port du Cailar.
Plus loin, il termine : "Le Vistre n'est qu'un canal d'évacuation". Il continue à être un abreuvoir infecté du gros bétail. Après le triste constat sur l'état catastrophique de pollution et de dégradation qui n'a que trop longtemps duré, le Vistre et son bassin versant, au fil des projets des aménagements, retrouvent progressivement leur vitalité d'autrefois.
Récemment, l'établissement public territorial de bassin (EPTB) en charge de la revitalisation du Vistre, a réalisé des travaux au niveau de Caissargues et redessiné les méandres du cours d'eau. Tout ça a nécessité un patient transfert de poissons et autres animaux aquatiques.
L'objectif de restauration des berges par la plantation d'arbres et végétaux divers, favorisera nécessairement une nouvelle biodiversité qui mettra en valeur une petite rivière qui avait perdu son âme et sa visibilité dans notre paysage. Le succès de la dynamique de restauration a permis à des associations de protection et de promotion de l'environnement de proposer des actions pédagogiques à tout public et en particulier les collégiens.
Ne soyons pas étonnés de voir des groupes d'enfants et d'adultes, jumelles et documents à la main, se déplacer, scruter et écrire pour retenir la leçon dela Nature qui veut toujours reprendre ses droits...