Autrefois, le rôle du clown funéraire était d’imiter le défunt lors de ses funérailles… Si la pratique est difficilement envisageable de nos jours, cela n’a pas toujours été le cas puisque les Romains eux-mêmes étaient persuadés que ce rituel était nécessaire pour "calmer les âmes des morts" et amuser les membres de la famille en deuil.
Comportement, apparence, voix… La mission du clown funéraire était de reproduire l’attitude de la personne défunte. Traditionnellement, il le faisait masqué et en dansant autour de la tombe. Quand cela se pratiquait encore, le tout était de rendre un peu moins morose ce triste évènement.
Dans son ouvrage « Aux frontières de la mort, 90 histoires abracadabrantes », Laëtitia Royant décrit bien cette pratique à première vue étrange, mais qui à une époque avait tout son sens.
Clown funéraire, une place autrefois bien rémunérée
Ridicule ou non, les Romains ont longtemps pratiqué ce rituel (y compris chez les empereurs et les familles aisées), c’est d’ailleurs les proches qui en faisaient la demande. Certaines d'entre elles étaient parfois prêtes à débourser d’importantes sommes dans le but que le clown lance des blagues (même irrespectueuses, il était autorisé aux gestes les plus familiers, aussi, lors des funérailles d’un empereur). Pour cette raison, le clown d’enterrement était une fonction grassement rémunérée et beaucoup se sont tournés vers cet emploi en guise de salaire complémentaire.
A ce jour, la pratique n’existerait plus en France…
Révolu, révolu ?
Après avoir contacté plusieurs agences de Pompes Funèbres dans le Gard, les gérants déclarent ne jamais avoir reçu une telle requête "en 30 ans d'expériences" (Pompes Funèbres Gallouedec Père & Fils, Nîmes). Découvert sur le web, Peter Leeman, serait le seul clown d'enterrement belge. Encore en 2019, ce soixantenaire se rendait aux funérailles pour tenter d’atténuer la souffrance des familles. On est loin du clown funéraire des temps Romains, ce clown moderne est davantage destiné aux enfants, il les accompagne vers le cercueil, ou apporte un objet appartenant à la personne décédée.
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Plus récemment encore mais dans un tout autre registre, en mars 2022, une représentation de la conférence-spectacle « Le clown et le croque-mort*» avait réuni près de 200 personnes dans un cinéma de Marseille (d’après l’Eglise catholique de Paris). Ce spectacle démontre que ces deux personnages (croque-mort et clown funéraire) ont en réalité longtemps été complémentaires... Si le premier existe toujours, le clown d'enterrement est-il définitivement révolu ?
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