Né à Saint-Chinian dans l'Hérault en 1926, il était de professeur de lettres au lycée Duhoda à Nîmes. Parallèlement à l'exercice du métier d'enseignant, il mena une vie toute dévouée au théâtre et particulièrement la comédie...
Dès 1954, il crée avec sa femme Noëlle la Compagnie des Arènes, produisant ainsi une centaine de spectacles, dont l'Avare. Il exerça sa plume littéraire à travers la critique théâtrale dans les colonnes du Midi Libre et du Réveil du Midi.
De nombreux lecteurs lui ont spontanément rendu hommage. Parmi eux, c'est l'historien Michel Boissard dont il était l'ami et co-fondateur avec Jacqueline Chambon du Théâtre Populaire du Midi en 1965 qui nous écrit : " ceux de ma génération ont, sans doute gardé la mémoire du Tartuffe qu'il sut si bien incarner, ou du Dom Juan présenté lors d'une feria de Nîmes au temple de Diane." Et de conclure : "Une longue vie qui s'achève, Yvon Pradel a inoculé sa passion du théâtre à beaucoup d'élèves, amis et concitoyens"
Dramaturge, comédien, poète, acteur de cinéma...
Yvon Pradel, était non seulement dramaturge, comédien, poète, acteur de cinéma mais fut l'écrivain d'un grand roman autobiographique, Petit Curé, publié aux éditions L'Harmattan en 2010. Ce chef d'œuvre est le récit bouleversant d'un enfant de 10 ans dont les parents suivent les conseils d'un religieux, lequel les incite à inscrire leur fils au "petit séminaire" pour éveiller la vocation chez les jeunes. Les parents, de condition modeste, en milieu rural, acceptèrent à la fois pour des raisons financières et convaincus qu'il aura un avenir confortable.
Le Petit Séminaire fut expérience douloureuse, faite de privations, de solitude et d'humiliation. Le jeune Noël dira, au milieu du roman : "sept ans d'internat, sept ans de prison, de surveillance, de règlement, de prières, d'offices interminables...sept ans de gésine, pour accoucher quoi ? Un petit curé, ça oui !
Yvon Pradel, "en scène". Crédit : S. Marchi.
Yvon Pradel a toujours cultivé la joie de vivre et l'optimisme. Ses proches n'ont pas manqué de nous rappeler qu'il aimait tant la vie qu'il citait souvent, comme une maxime, une formule bien connue : "quitter la vie comme on sort d'un grand banquet"
Merci Yvon Pradel pour cette leçon de vie et d'amour. Les étoiles te feront certainement une haie d'honneur pour ton entrée dans l'éternité.