L’architecte catalan, Ricardo Bofill est décédé en début d’année à l’âge de 82 ans. Par ses réalisations, il avait avec le maire Georges Frêche contribué à réveiller Montpellier, cité du classique 17e siècle français.
Que serait Montpellier sans Ricardo Bofill ? Une belle cité classique du 17e siècle ! diront certains. Une belle endormie rétorquent les aficionados de l’architecte catalan. Que serait Montpellier en effet sans le quartier d’Antigone ou la maison de la Région ? Non seulement Ricardo Bofill a transformé architecturalement la capitale héraultaise mais il en a fait le lieu d’innovation, d’imagination et de modernité que souhaitait son commanditaire, le maire de l’époque Georges Frêche.
Les deux fortes personnalités avaient d’ailleurs des points communs : une vision urbanistique et politique de la Cité. Ils se complétaient selon la formule de Rousseau : « si ce sont les maisons qui font la ville, ce sont les citoyens qui font la cité. » Ce n’est pas que Ricardo Bofill ne s'intéresse qu’aux « maisons », loin de là !
« Réaliser l’impossible ! »
L’architecture était pour Ricardo Bofill la possibilité de « réaliser l’impossible » ! Citoyen engagé dans la "divine gauche" d’opposition radicale au Franquisme, l’architecte était aussi l’homme des partis pris violents. Ce fut le cas à Montpellier avec le quartier Antigone qui surprend toujours 30 ans après son édification le voyageur qui découvre Montpellier. Ce quartier de mixité sociale et d’inspiration néo-classique aux colonnades antiques, n’est-il pas en effet une nouvelle façon d’habiter la ville offerte au Citoyen ?
Il laisse de nombreuses réalisations à travers le monde: Barcelone, région parisienne, Metz... Surnommé le « starchitecte », il figure aux côtés des grands de l’architecture comme Norman Foster, Jean Nouvel, Rudy Ricciotti, De Portzamparc qui eux ont tous œuvré à Nîmes.
L’architecte du « vivre ensemble »
Carole Delga, présidente de la Région Occitanie, actuelle hôte de la Maison de la Région : « Architecte du beau, de l’antique au moderne, mais avant tout architecte humain, Ricardo Bofill a su réinventer le logement social pour lui donner cette dimension nouvelle, inclusive et fédératrice, porteuse d’un « vivre ensemble » qui aujourd’hui encore rapproche les habitants de ce quartier. »