D’un ton grave et sérieux, Simon Casas avait donné le ton…sur le parvis des Arènes (aux côtés de Mrs Burgoa, Pastor et Carpentier) sans prompteur ni discours préparé, en grand orateur passionné, il reste l’avocat par excellence de la tauromachie et défend à cœur ouvert avec un talent indéniable, la corrida, l’essence même de sa vie !
Quelques minutes plus tard Juan Leal, son poulain, enchaînait par les actes, sur le sable de l’arène en faisant chavirer plus de 10 000 spectateurs dans un autre monde. En marquant au fer rouge chacun d’entre nous, secoué par ce que l’on venait de vivre, un moment unique, insolite ! Sacrée réponse à la centaine d’antis venus tenter de gâcher la fête.
Plus tard l’arène est sous le choc, Juan Leal sort sonné d’un lynchage en règle des cornes d’Horador en pleine faena. Il revient livrer une faena pour les mémoires, cousue main, qui fait lever le public à chaque fin de série !
Juan Leal de retour sur la piste des Arènes © Daniel Chicot
Ainsi arrache sa première oreille. Mais l’émotion atteint son paroxysme lorsque Leal revient de l’infirmerie combattre son second adversaire Cantaor ! Comme suspendu, transporté dans un ailleurs où chacun a le vertige, tous conscients qu’il se joue la vie, Leal attend du centre du ruedo son adversaire à plus de 30 mètres ! Chacun retient son souffle jusqu’à ce que les cornes de Cantaor le renversent, le soulèvent, le piétinent, et l’écrasent sur le sable.
L’odeur de la mort s’empare alors de l’arène, chacun la touche du bout des doigts et mesure alors le courage hors du commun, héroïque, de ce garçon dans l’abnégation et l’abandon de soi face au toro brave ! Evacué de force par sa cuadrilla à l’infirmerie, le public pouvait enfin reprendre son souffle.
De g. à d. Fonseca, Juan Leal, Roca Rey © Daniel Chicot
Une cuvée des Vendanges à son nom même si El Rafi et Fonseca triomphent, Juan Leal aura donné toutes ses lettres de noblesses et de bravoure à la corrida, sans porte des Consuls cette fois mais une cuvée qui certainement restera unique dans toute une vie.