Les archéologues de l'INRAP, en charge des fouilles archéologiques préventives, ont découvert à l'ouest du centre-ville de Nîmes, des vestiges de l’âge de Fer à l’Antiquité, sépultures, champs et voiries, datés entre le VIe et Ve siècle avant notre ère.
Les fouilles ont été réalisées avant la construction d'un nouvel immeuble rue Henri Revoil à Nîmes, entre mai et août 2020 sur prescription de la DRAC Occitanie.
Les archéologues de l'INRAP ont découvert à la suite de fouilles préventives un ensemble funéraire relativement bien conservé de trois sépultures gauloises à incinération, ainsi que deux vases funéraires ossuaires en céramique. Des détails laisseraient à penser que deux des trois sépultures étaient des personnages de sexe masculin, de part les couteaux et une fibule, l’ancêtre de l'épingle à nourrice, retrouvés sur deux tombes.
©Jacqueline Couriere, Inrap
L’ensemble funéraire est étendu sur un espace rectangulaire bien délimité par des fossés, axé nord-sud et de 40 mètre de long. Ces fossés correspondent à des fondations qui ont servi de murs en terre massive et en bois, délimitant les cinq enclos accolés. Sur ces cinq enclos, deux sont complets. Cette configuration suppose l’existence d’un chemin le long de la nécropole.
À qui sont ces tombes ?
Ces sépultures datées du second âge de fer, période également appelée culture de la Tène, se développe en Europe entre environ 450 et 25 avant J.-C., avant de s'achever par la conquête de la Gaule par les Romains en 52 avant J.-C.
Durant cette période, l’émergence du phénomène urbain et une meilleure organisation de la vie de l'homme se créent. Cette découverte étant à 600 mètres au sud de la ville protohistorique, nous fait nous interroger sur la question : ces tombes sont-elles celles des habitants de la ville ou bien celles de sa proche campagne ?
©Antoine Ratsimba, Inrap
L'évolution du site au fil du temps
Le chemin longeant la nécropole est possiblement un axe latéral à la voie Domitienne construite après la conquête romaine et passant par Nîmes.
Des traces de plantations de vignes postérieures aux sépultures gauloises ont été retrouvées. Les chercheurs datent cette parcelle de vigne à la fin du second âge du Fer, un peu avant la conquête de la Narbonnaise, début du second siècle avant notre ère.
Cette vigne a ensuite été remplacée par un verger.
La localisation, à 800 mètres du Nîmes médiéval ainsi que quelques indices devinent l'utilisation des lieux en exploitation agricole périurbaine du Moyen Âge sans que l’on puisse pour autant la définir précisément.
©Antoine Ratsimba, Inrap
À l'écart du cimetière, trois tombes datées de l'époque moderne, entre le XVIe et le XVIIIeme siècle, dont la localisation, hors d’un cimetière consacré, pourraient correspondre à des tombes de protestants inhumés dans leur verger.
Sur le même site, un grand bâtiment nommé « égorgeoirs » sur les plans cadastraux et les cartes du XIXème siècle, servait à l'abattage d'animaux dont la viande était comercialisée en boucherie.
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