C’est le premier festival qui se tiendra entre ses murs. Le bar Le Prolé, connu comme La Maison du Prolétariat avant les années 70, profite du doublement de sa surface pour se lancer dans l’organisation de festival. Responsable de l’animation culturelle des lieux, l’association Les Amis du Prolé a opté pour un festival féministe. D’autres seraient sûrement à venir.
Cinq jours, « avec un programme extrêmement hétéroclite, varié, intergénérationnel, fédérateur entre tous les acteurs de la ville », annonce Florence Thibaut, présidente de l’association culturelle Les Amis du Prolé. Les festivités débutent le 8 mars, journée internationale des droits des femmes, par le vernissage d’une exposition collective.
Les thèmes de cette dernière sont variés. L’un d’entre eux évoque la place de la femme dans l’histoire, notamment par le prisme de ce qu’on appelle « L’effet Mathilda ». Ce phénomène décrit la minimisation récurrente et systémique de la contribution des femmes à la recherche scientifique, comme Trotula de Salerne (Moyen-Âge) mise au banc de l’histoire malgré son ouvrage référence en gynécologie, ou Lise Meitner ignorée au prix Nobel pour ses découvertes sur la fission nucléaire.
100 m2 supplémentaires à l'intérieur
Du théâtre, des concerts, un spectacle de rue, une boum féministe, la projection d’un documentaire ou encore un salon des livres sont au programme de ce festival, en grande partie gratuit, s’étalant du 8 au 28 mars. Pour sa clôture, Damien Boquet, professeur d’Histoire du Moyen-Âge à l’Université d’Aix-Marseille, donne une conférence sur « Les sexualités féminines au Moyen-Âge ». « Une conférence spéciale, nous avons l’image d’une période longue et sombre, mais c’était très lumineux avant le siècle des Lumières », décrit une membre de l’Association Les Amis du Prolé.
L’agrandissement du Prolé permet la tenue de ce festival. Fin d’année dernière, les murs de ce lieu emblématique de la gauche nîmoise depuis 1908 ont bougé. L’institution célèbre alors l’inauguration de 100 m2 supplémentaires d’intérieur permettant de doubler sa surface. Nommé Prolé-Ter, cet espace permet au Prolé de proposer un programme culturel plus varié au quotidien.
«Tout le monde vivra mieux si on est traité de manière égalitaire»
« Il y a eu le mouvement Me Too, mais au moment même où des forces émancipatrices se développent, se met en place une résistance d’hommes qui ne veulent pas de l'égalité homme-femme. Le rapport 2024 sur l’état des lieux du sexisme en France montre une régression. Le Prolé et les Amis du Prolé ont leur rôle à jouer pour combattre ce sexisme là », dit la présidente depuis deux ans de l’association organisatrice de l’événement.
Ce festival revêt une parure militantiste, malgré l’évidence de l’argumentation. « Les femmes représente 50 % de la société. Tout le monde vivra mieux si on est traité de manière égalitaire. Les hommes s’y retrouveront mieux, vivront mieux et les femmes aussi, c’est évident. Il faut travailler là-dessus ensemble de manière certes militante, mais aussi par d’autres biais, comme la culture, des expositions, du théâtre et des concerts », conclut-elle.
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