Rien de plus banal que de croiser des Romains et des Gaulois dans le centre-ville ! Du 4 au 8 mai, Nîmes organisait de nouveau les désormais fameuses Journées romaines. Combats de gladiateurs, marché antique, visites au flambeau ou reconstitutions spectaculaires dans les Arènes, cette grande théâtralisation historique de la ville affirme toujours plus Nîmes dans son identité touristique.
Ave Nemausus ! Des passionnés d’Histoire de France et même d’Europe (dont beaucoup d’Italiens) ont rendez-vous à Nîmes en ce début mai. Certains sont là pour jouer les guerriers. C’est le cas de Benjamin, grand fan d’Histoire, venu spécialement du Jura pour l’occasion. «Et pourtant, ma femme est enceinte, j’aurais peut-être dû rester à la maison», ajoute ce passionné.
Glaive à la main, en tenue de Gaulois, il est acclamé par la foule. Il tombera en véritable guerrier sur le sable chaud des arènes lors de la grande bataille d’Alésia. Les moyens déployés par les romains, mieux organisés, plus stratège, auront raison de ses autochtones celtes défendant leurs terres et patrimoine.
Le soldat celte que Benjamin incarne est porté par les encouragements du public. Les Gaulois, rimant en France avec une consonance identitaire, ne manquent pas de popularité dans l'amphithéâtre. Le spectacle présente un peuple résistant à l'envahisseur, mené par un homme à la destinée hors du commun : Vercingétorix. Plusieurs scènes imagées magnifient et enrichissent nos mythes contemporains.
De l'artisanat aux combats
Déambulations des légionnaires, village Gallo-Romain, combats de gladiateurs ou Fort des légionnaires animent ces journées. Au Bosquet des Jardins de la Fontaine, de nombreux ateliers permettent aux visiteurs de s’immerger dans la vie militaire et civile romaine. Ateliers cotte de maille, sculpture, musique, écriture, architecture ou religion romaine sont présentés avec plus ou moins d’esprit commercial.
Difficile d’échapper aux charmes italiens. Les accents chantants de nos voisins de l’autre côté des Alpes sont bien représentés parmi les nombreux bénévoles présents. Laura est l’une d’entre eux. Étudiante en droit à Bergame, elle participe à ce voyage à travers son engagement pour une association historique.
Son rôle? Expliquer aux visiteurs la façon dont les toges étaient tissées à l’époque. Un travail de longue haleine ! «Une journée ne suffit pas à en réaliser une», explique-t-elle à côté de la machine à tisser ancestrale. Temps et rigueur sont nécessaires.
Ne faut-il pas souffrir pour être belle? Quand des Romaines s’ennuient parfois à tisser, d’autres affrontent ours, sangliers, lions ou bien des semblables gladiatrices. L’existence de ces combattantes esclaves est illustrée dans la visite théâtralisée au flambeau des Arènes, trois fois par soir, de 21 heures à minuit. Autant vous dire, il n’y avait pas de place pour tout le monde.
Une salade César sans poulet
L’immersion temporelle se savoure même dans les assiettes. Le grand banquet romain aux jardins de la Fontaine se veut traditionnel. Le chef Maxime Chenet s’est attaché à reproduire des plats de l’époque. «Je me suis imaginé cuisinier au temps des Romains », explique-t-il.
Au menu : du fromage de brebis en entrée (comme à l’époque!) et de la fougasse, entre autres. Mais le coup de maître du chef est assurément sa salade César. Rien à voir avec la recette au poulet d’aujourd’hui. Asperges, poulpes, pignons, parmesan, assaisonné par du Nuoc man.
«C’est une salade que César adorait vraiment, il avait goûté cela chez un ami et n’a plus arrêté d’en manger par la suite», dit celui qui a bénéficié de l’expertise d’un historien pour concocter cette immersion gustative à travers le temps.
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