Pour ce deuxième acte, l’empresa propose une corrida de Competencia de Ganaderias, France Espagne, avec les élevages des Héritiers de Yonnet face aux Escolar Gil. La France s’impose largement avec un exemplaire de haut niveau baptisé Cemaphore portant le fer de H. Yonnet...
Ainsi, Charlotte Yonnet se voit remettre le prix du meilleur toro accompagné du meilleur picador Jean Loup Aillet. Côté maestros, Lopez Chaves ouvre le bal, avec Beauduc (H. Yonnet), un castano de 540 kg, bien armé, qui pousse sous le fer à deux reprises et mène la vie dure à ce grand lidiador. Beauduc se retourne violemment et oblige un combat viril à couteaux tirés sans humilier et à mi hauteur, le danger est là. Une épée mortelle contre les applaudissements à chacun des combattants.
Beauduc de Yonnet à la pique © Isabelle Dupin-Régis Labaume
Face à Curandero (Escolar Gil) de 570 Kg qui prend deux piques sans pousser, Chaves baisse la main à la muleta et débouche sur une série bien rematée. Des deux rives, le maestro réussit, allonge et oblige Curandero de suivre l’étoffe rouge jusqu’au descabello maladroit. Alvaro de la Calle a manqué d’expérience surtout face au très bon Cemaphore qui lui tendait ses deux oreilles ! Il s’en est fallu de peu pour ouvrir la grande porte !
Ce sera un seul trophée à l’issue d’un beau combat à cœur ouvert et en toute humilité. Bien au capote, Alvaro dépose de belles véroniques, et après deux belles rencontres au picador, il brinde à l’empresa Jean Baptiste Jalabert. Et c’est avec une délicatesse dans le geste, une lenteur si particulière, comme une caresse que De la Calle guide cet adversaire. Un toro brave qui n’en finit pas, à droite comme à gauche, Cemaphore répond au toque et fonce tête baissée, à ne plus s’arrêter. Alvaro donne tout ce qu’il peut jusqu’à ce trois quart de lame mortelle contre une oreille ! Vuelta al ruedo au brave Cemaphore. Il n’aura pas autant de chance avec le numéro 61, Madrileno (Escolar Gil) qu’il brinde au public après deux rencontres au cheval sans pousser et se blesse au sabot en cours de lidia obligeant Alvaro d’abréger la rencontre en échouant au descabello.
Maxime Solera hérite du plus compliqué des Yonnet, Arelate, astifino, qui fonce à trois reprises dont la dernière de loin sur la cavalerie et s’y emploie avec violence. A la muleta c’est âpre, le castano semble avare, et violent. Sans humilier et à hauteur d’homme, le Yonnet avertit de sa corne l’homme qu’il a vu !
Solera prend les armes et le tue d’une épée entière de la main gauche. Pas de chance non plus avec Confitero (Escolar Gil), après trois rencontres au cheval, Maxime brinde au public. Mais la violence de Confitero ne laisse que peu d’espoir, seul moment à gauche, le temps d’une série qu’il signe, une débâcle au descabello.
En bref...
La novillade sans picador est un franc succès en matinée dimanche ! Un lot de Pages Mailhan d’une qualité rêvée (vuelta al ruedo posthume à Planchador n°26) où chacun des novilleros a pu exprimer sa personnalité. D’abord Fabien Castellani (2 oreilles), Nek Romero (1 oreille), Martin Morilla (saluts), Manuel Roman (saluts), Juan Palacios El Panthera (1 oreille), et Lopez Ortega (vuelta).
Régis Labaume.