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Feria des Vendanges : Triomphe majuscule pour Juan Bautista !

Le réveil de midi
2021-10-01 10:15:33On oubliera vite les toros de Puerto de San Lorenzo après les bons lots Adolfo Martin, Victoriano del Rio ou encore Nunez del Cuvillo. La porte des Consuls bascule dès l’ouverture et Bautista met la barre haute. En solitaire Castella rate de peu le grand triomphe mais son actuacion...
durée de lectureTemps de lecture 3 min 45 sec
datevendredi 23 septembre 2016
Isabelle Dupin

Des toros qui se blessent et la porte des Consuls pour Bautista

Tout semblait pourtant bien commencer avec cette première oreille que Rafaelillo est allé couper à ce premier opposant. Un manso qui sème la panique, prend la pique au cheval
de réserve et met à mal la cuadrilla. A la muleta, Rafaelillo offre une leçon de maîtrise en aimantant très vite la charge du Puerto. Mais le toro serre l’homme et, à gauche, le danger se fait plus pressant, alors il abrège d’une entière le temps d’un trophée.

Son second se brise la patte et doit être remplacé par un tueur d’homme. Danger imminent d’entrée de muleta, le Puerto a vu l’homme et lui signifie en bondissant dans sa muleta. Un toro assassin et intraitable que doit expédier Rafaelillo.
Juan Bautista reçoit un exemplaire de grande qualité dont la dépouille sera honorée d’une vuelta al ruedo. Et quelle leçon que l’arlésien livre sur le sable nîmois. Il trouve la distance idéale dès les premiers muletazos et, relâché, il écrit une belle histoire. Laissant reprendre son adversaire, de loin, il donne confiance au Puerto qui s’engouffre dans le drap rouge. Une faena cousue main qui séduit et emballe l’amphithéâtre romain. Des redondos qui n’en finissent
pas et, inspiré, Bautista, dans une lenteur absolue, décline de sacrés derechazos. A gauche, moins d’option mais un bel ensemble conclu d’un recibir mortel qui fait sa signature et deux mouchoirs blanc
s’envolent du palco !
Son second se met à boiter et est remplacé par le 92 qui n’est certes pas le toro idéal. Reste que Bautista prendra le peu qu’offre cet opposant pour faire craquer le président à l’issue du combat pour lâcher un nouveau trophée et lui ouvrir la porte des Consuls. Miguel Angel Perera quitte Nîmes en silence. Sans trouver d’accord avec son premier, son
second se blesse et remplacé, le réserve ne lui en permettra pas d’avantage. Dommage !
 

Deux  heures trente de combat en solitaire et une corrida pour l’histoire

Alors certes la porte des Consuls est restée fermée mais le challenge à la hauteur de l’évènement. Face aux caméras de télévision le biterrois a réussi une
performance hors du commun, s’enfermer seul contre six toros de Adolfo Martin !

Et l’ovation réservée au maestro l’obligeant de venir saluer avant son premier combat faisait chaud au cœur ! Un public debout, reconnaissant, qui applaudit sans vouloir s’arrêter et l’accompagne lorsque seul à l’issue d’un combat héroïque, il quitte les arènes nîmoises sous les cris de «Torero ! Torero ! Torero !»
Il n’aura pas manqué grand-chose pour que le triomphe soit majuscule. Un manque de réussite à l’épée tout simplement car les pensionnaires de Adolfo Martin lui ont laissé quelques opportunités.
Son premier opposant au nom de BARATERO, faible, lui cherche les jambes, l’avertissant à deux reprises dans les plis de sa muleta.
Avec son second, CARPINTERO, de plus de cinq printemps, dont la noblesse n’a pas échappé à Castella; alors, même s’il descabelle, il coupe une oreille tant sa faena fut d’un niveau élevé. A droite comme à gauche, le geste est lent, presque renversant, et quel temple ! Les gradins s’embrasent jusqu’à la mort qui manque de maîtrise et lui fait perdre une oreille.
Le troisième s’offre un envol en contre piste ! Il s’appelle BARTERO et pèse 522 kg. Sébastien le brinde à Palomo LINARES. Mais la muleta est chahutée et les avertissements raisonnent. Une bagarre sournoise, Castella fait fasse, dépose quelques bons muletazos mais pintche et place une entière et salue.
Idem avec AVIADOR, un toro Brave, âgé de plus de cinq ans. Trois piques où AVIADOR extériorise sa bravoure. De loin, il s’élance à la cavalerie et pousse à n’en plus sortir. Jusqu’à cette troisième rencontre sous la présidence de plus de trente mètres qui déclenche la musique. Mais là encore, le combat est au rendez vous. Les cornes sont menaçantes et Castella évite de justesse la bousculade. Dans la bagarre, quelques rayons de soleil et une muleta qui se fait déchirer. Castella abrège d’une entière et salue.
Le cinquième au nom de MADRONO n’est pas un cadeau. Encore un affront viril mais une muleta dont le poignet remarquable mettra l’opposant dans les rangs. Une main basse, si basse qu’elle soumet MADRONO des deux côtés et l’embarque dans une faena qui séduit l’assistance. La musique enchaîne et par changement de main, trinchera, Castella asseoit son poder et coupe une seconde oreille.
Enfin TOMATILLO, mal piqué, prend de belles naturelles en début de faena, mais c’est l’échec aux aciers !
 

Les gradins chavirent, Bautista excelle, la porte des Consuls bascule et Joubert aussi triomphe !

Pour sa confirmation d’alternative Thomas Joubert se met à nu au péril de sa vie avec un cœur et une sincérité à faire trembler l’amphithéâtre !
D’entrée, il attend de loin son toro de Cortes et se fait balayer par la patte du toro sur une passe de poitrine. Le toro charge à nouveau, frappe l’homme à la tête et le laisse ko sur le sable. A nouveau, le Cortes soulève le jeune torero qu’il envoie dans les airs, tel une poupée de cire. Comme paralysé, inconscient, il gît sur le sable de l’arène inerte ! Il est transporté à l’infirmerie et l’émotion s’empare des arènes… Comme un malaise s’installe et l’atmosphère devient suffocante.
Juan Bautista prend la muleta et fait face un instant à la violence de ce retors exemplaire de Cortes qu’il expédia. De retour pour affronter le sixième exemplaire toujours de Cortes, Joubert reçoit une ovation pour son courage. Traumatisme crânien avec perte de connaissance, mâchoire de travers, il reçoit le numéro 168 qui prend trois belles piques. Très vite, réduit les distances et ralentit la charge de cet opposant avec une lenteur et une sincérité renversante. A gauche, à droite le geste est lent et avec une prise de risque maximum, il raccourcit l’espace pour de face offrir son corps et dévier la charge en pesant sur son adversaire. Malgré deux avertissements de la corne il reste digne, grand et surtout Torero. De la main gauche, toujours de face, les naturelles se savourent. Il réussit même à s’abandonner sur un petit périmètre pour quelques manoletinas pleines d’émotion. Un recibir et c’est le triomphe, le public réclame les deux oreilles !
Son témoin José Maria Manzanares n’obtient qu’un seul appendice à son premier de Victoriano del Rio qui pousse à deux reprises la cavalerie. Puis une faena exclusivement droitière où il nous délecte de quelques pépites avant une entière. Rien à retenir en l’occurrence avec son second qui marche sur l’homme et gène le maestro qui abrège la rencontre.
Juan Bautista lui, confirme dans l’état de grâce qu’il se trouve comme sur une autre planète et son toreo prend une nouvelle dimension. Après son triomphe retentissant en Arles au Riz, il réitère aux Vendanges. Sur deux rendez-vous, il fait basculer deux fois la porte des Consuls, la onzième à Nîmes ! Avec le 90 de Victoriano del Rio, très vite, il connecte avec le public et à gauche comme à droite, Bautista compose, s’abandonne déjà dans des redondos interminables. A gauche, l’arlésien signe une sacrée dédicace dans la douceur, changement de main, et pieds rivés dans le sable, sans broncher d’un centimètre, il libère ce qu’il y a de plus beau jusque dans le berceau de cornes. Pour finir sa signature, un recibir et une mort foudroyante pour une première oreille.
Ce qui allait suivre est un modèle, une belle histoire mise en musique par le concerto d’Aranjuez où l’émotion atteint son paroxysme. L’état de grâce comme lorsque le temps s’arrête, suspendu, et ne plus vouloir jamais retomber ! Bautista décline une œuvre complète.
D’abord, il banderille puis ouvre sa muleta de main gauche pour aller à l’essence même du combat. Il s’avance, muleta pliée qu’il ouvre en citant le Victoriano qui s’engouffre, tête baissée. Le geste est lent, si lent que les aiguilles de la pendule se sont arrêtées ! Lui enivre le public d’un tableau plein de couleur et l’émotion est grande, l’amphithéâtre illuminé comme si un ovni venait de se poser au centre de la piste. A droite la main est basse, va lentement, et, zapatillas rivées au sol, Bautista met en valeur les qualités du Victoriano dont la dépouille sera honorée d’une vuelta al ruedo. Bautista se fixe à la pointe des cornes et place un recibir. Le public se lève et les mouchoirs blancs envahissent le ruedo pour la récompense suprême, deux oreilles et la queue!
Un TRIOMPHE majuscule.



 

De remarquables Nunez  et succès pour Adame lors de son alternative !


Pas simples les Nunez Del Cuvillo et remarquables de caste surtout le cinquième! Mais permettent de mettre en valeur le potentiel de chacun des maestros !

D’abord le nouveau promu Luis David Adame, le frère de Joselito qui prit l’alternative aussi en France mais en Arles, et qui coupe une oreille à chacun de ses opposants. Il fait preuve d’un sacré répertoire tant à la cape qu’à la muleta et un engagement qui lui promet un bel avenir.  Comment ne pas succomber !  Alors certes souvent de profil avec SOSEGADO mais avec un rythme et une proximité où l’émotion nous envahit.  Sans bouger d’un pouce, il arrache les premiers olé. C’est serré, le danger est présent à chaque muletazo, lui compose et place un recibir qui fait voler le premier mouchoir blanc !
Son second le soulève spectaculairement au capote, mais rien n’y fait, lui revient, courageux, il s’y reprend  aussi spectaculairement avec une prise de risque toujours aussi grande.  Quelle audace !  Adame fait face à NOVELERO qui le menace et se poste dans le berceau de cornes pour donner le vertige. A gauche aussi, c’est périlleux, mais lui s’y expose avant de conclure par de sacrées manoletinas et une entière mortelle le temps d’un second appendice.
Son parrain, Alejandro Talavante, aussi triomphe en coupant deux oreilles à PALMERO qui le saisit au moment de la muleta. Début de faena à genoux au centre de la piste et instant d’émotion lorsqu’il se fait bousculer.  Et là encore, la proximité donne le vertige, Talavante libère des belles naturelles et se hisse à la pointe des cornes. Une prise de risque élevée dans des terrains minés sur lesquels il aime se poser et écrire ce qu’il a de plus sincère, «avec une sacrée paire de couilles» comme se plairait à dire Simon Casas.  Son toreo est époustouflant, merveilleux, d’une pureté absolue avec un courage hors du commun.  Avec lenteur, sang-froid et en silence, il va caresser le diamant des cornes qui le menacent. Une épée sincère et mortelle contre deux oreilles ! Son second, FUSILERO ne lui laisse aucune chance, violent à la cape et dans la muleta, Talavante se résigne à abréger mais échoue aux aciers.  
Enfin, Alberto Lopez Simon coupe l’oreille de NENITO en enflammant les gradins dès l’entame de muleta à genoux.  Une faena avec du rythme et de la transmission, mais un peu chahutée par les cornes de NENITO qui ne s’en laisse pas conter ! Son second, FARFONILLO, lui prend du terrain. Lui, allonge des derechazos et prend des risques sans pour cela ralentir la charge de son adversaire qu’il tue d’une entière derrière.



 

En bref

En ouverture les novillos Français de San Sébastian ont tenu le public en haleine.


Un sacré tempérament et de belle présentation avec les deux derniers de 485 et 495 kg. Manolo Vanegas coupe l’oreille à chacun de ses opposants. Son premier lui met la corne à la gorge en guise d’avertissement et face au réel danger Vanegas met la jambe et le tue d’une entière. Larga à son second auquel il arrive à capter ce novillo qui fuit, une épée approximative mais un palco généreux, le temps d’une oreille.
Andy Younes, lui, aurait mérité l’oreille à son premier, mais là, allez savoir, le président n’a rien voulu savoir. Pourtant, l’Arlésien met la jambe devant les difficultés et, inspiré, il compose puis place une épée aussi rageuse que mortelle pour une vuelta. Alors il sert deux largas près des planches à son second, bien piqué sur deux rencontres. Puis, de loin, cite le toro qui s’élance et le saisit de face l’envoyant dans les airs. Le choc est violent et l’émotion s’empare du ruedo. Lui se replace et face à un adversaire sans charge il prend des risques et efficace à la mort récolte enfin une oreille !
L’autre Français Tibo Garcia, Nîmois, hérite d’un premier qui ne voudra jamais humilier mais sa muleta soignée laisse de bons souvenirs. De face, il raccourcit les distances et salue. Avec son second il coupe une oreille après de bons muletazos et une belle entame au capote.

 
avatarR. Labaume