Les adhérents du Nîmes Gard Business Club avaient rendez-vous ce mercredi 8 février pour le déjeuner mensuel avec Jean-Claude Camus, producteur de spectacles, venu raconter avec nostalgie mais humour des anecdotes de ses années trépidantes en tant que producteur emblématique de stars françaises... Un métier qu'il a inventé. Et après cette rencontre, si nous osions à notre tour...
Avec Emilie Redondo, directrice du NGBC, industriels, donneurs d'ordres, sociétés de services, experts-comptables, avocats... se rencontrent lors d'un déjeuner assis, échanges informels avant et après la rencontre de l'invité qui témoigne de son parcours professionnel.
Un livre pour raconter un itinéraire hors norme
Jean-Claude Camus avait 15 ans lorsqu'il est tombé dans la magie du spectacle, au fil de petits boulots. Parti de rien, c'est la passion qui l'a guidé. Sa carrière a commencé en 1961 comme agent artistique du groupe "Les Chats Sauvages" et manager du groupe de rock "Les Vautours". Ce n'est qu'en 1975 qu'il devient producteur de Johnny Hallyday et de Michel Sardou pendant 35 et 34 ans respectivement. Il avoue que sans Johnny, il n'aurait pas fait la même carrière. En 1977, il fonde, avec deux collaborateurs, la société ZERO Productions qui produira des spectacles d'artistes mondialement connus tels que Michael Jackson, Prince ou encore Madonna. Il sera aussi directeur de théâtres français.
Jean-Claude Camus, l'entrepreneur exceptionnel, a tenu en haleine son auditoire pendant 40 minutes, tant le destin de cet homme pour un métier qui n'existe plus, peut faire rêver et oublier un instant les tracas quotidiens. Il alterne les succès et les échecs mais tout semble si facile pour rebondir à cette époque. Les stars viennent lui demander d'être leur manager comme si elles venaient acheter un camion et cela fait boule de neige.
Jean Claude Camus interviewé par Emilie Redondo
Son secret : mettre l'artiste en valeur, imaginer les décors les plus fous, les effets dantesques, pyrotechniques... gérer tout et satisfaire le public, « Je suis le crémier ». « On fait, on comptera après ». Et les grandes tournées s'enchaînent dans les grandes salles, les grands stades, le Champ-de-Mars. A tel point que sa société a parfois représenté plus d'un tiers du chiffre d'affaires global de l'ensemble de l'industrie du spectacle en France. Imaginez un peu. Un des plus gros producteurs de France qui n'a pas ménagé son temps et sa fatigue. A cette époque, on n'attendait pas le retour sur investissement pour s'engager, on ne limitait pas les dépenses, les excès pour laisser des dividendes aux actionnaires.
On travaillait dans la confiance, dans l'humain. De nos jours, les contrats sont négociés par l'intermédiaire d'avocats et les jeunes stars réclament de grosses avances. Mais cela ne l'a pas empêché de connaître des périodes sombres si le public n'était pas au rendez-vous. Mais il s'en est toujours relevé, sa vie n'a pas été un long fleuve tranquille sinon il n'aurait pas été l'homme de l'artistique qu'il a été. Un regret, « ne pas avoir produit Goldman ».
« Pas né pour ça » chez Plon pourrait inspirer ceux qui hésitent à se lancer...
« Pas né pour ça » Jean Claude Camus
---
Sur le même thème :
Le Nîmes Gard Business Club, un nouveau réseau
Emilie Redondo crée un nouveau type de club d'entreprises à Nîmes : le Nîmes Gard Business Club