Le Denim à Nîmes n’est plus une histoire ancienne. Créée en 2014, l'entreprise Ateliers de Nîmes s’attache depuis 2020 à faire revivre ce tissu emblématique mondialement connu. Leurs jeans de qualité séduisent de nombreux clients attachés au perpétuement du savoir-faire sur les terres nîmoises. L'objectif est désormais de multiplier par dix leur chiffre d'affaires.
Il était une fois dans l’Ouest, en pleine ruée vers l’or, un vendeur ambulant au sens entrepreneurial très aiguisé. Son nom ? Levis Strauss. Son or à lui ? La toile de bâche qu’il vend allègrement à qui le veut bien. Venu de Bavière, l’homme commence à commercialiser des pantalons en toile de bâche. Il finit par acheter un rouleau de toile Denim pour confectionner ce qui deviendra « des jeans ». La légende du Jean Denim est née.
Le terme denim est un dérivé de « sergé de Nîmes ». Il s’agit d’une toile tissée à Nîmes dès 1557, à l’origine d’un mélange de laine et de soie provenant des Cévennes. Véritable centre de la production de ce tissu, la ville perd cette compétence, fin du XXe siècle, face à la concurrence des pays où le coût de production est bien moins élevé.
Une entreprise redonne vie à cette légende. À la tête des Ateliers de Nîmes avec deux associés, Guillaume Sagot met un point d’honneur au tissage local. Après s’être procurée une première machine de tissage en 2019, l’entreprise s’en procure une autre en 2022. « La pandémie de 2020 nous a permis de nous consacrer à 100 % sur le fonctionnement des machines », dit-il. Pleine d’ambitions, l’entreprise est en pleine expansion.
«Une marque patrimoniale»
Ateliers de Nîmes embauche aujourd'hui trois salariés. Leurs jeans marqués d'un crocodile attaché à un palmier sont vendus par 15 distributeurs, principalement dans le sud de la France. L'entreprise tient également sa propre boutique au sein du Centre commercial La Coupole où leurs pantalons y sont vendus au prix d’usine avoisinant les 180 euros.
« Notre capacité de production est désormais de 20 000 jeans par an. Nous souhaitons donc passer d’un chiffre d’affaires d’environ 250 000 euros aujourd’hui à 2,5 millions dans quelques années », indique Guillaume Sagot. Pour y parvenir, Ateliers de Nîmes espèrent lever 500 000 euros en obligation d’ici la fin de l’année.
« Nous sommes une marque patrimoniale. Si quelqu’un veut acheter un jean Denim, il a le choix entre la marque Lévi ou les Ateliers Denim ». Le concept séduit. Selon lui, «les clients ont saisi l’intérêt de la marque, du projet, l’intérêt de se réapproprier ce savoir-faire perdu à Nîmes ». Ce n'était pas gagné d'avance. «Au début, tout le monde nous prenait pour des fous».
Et pourtant, « c’est vraiment une aventure qui me tenait à cœur », dit le gestionnaire des Ateliers de Nîmes. Descendant d’huguenots de son côté maternel, Guillaume met de côté son travail dans la communication digitale à Paris pour s’installer dans sa ville de cœur et lancer la marque les Ateliers de Nîmes en 2014. « On parlait souvent de l’histoire du textile à Nîmes, j’ai voulu relancer ce savoir-faire et récupérer quelque chose qui appartenait à la ville de façon historique ».
Qualité sociale et environnementale
C’est d’abord avec des toiles venues d'Italie que la marque est lancée en 2014. Avec l’acquisition des machines de tissage en 2019, il décide de créer une toile à la qualité irréprochable. Le fil doublé couleur indigo, venant de Turquie, que l’entreprise utilise se veut plus résistant et plus écologique que les fils enrobés de colle utilisés par une grande majorité de l’industrie textile. « On économise 20 000 litres d’eau par tissage (500m)», avance le gestionnaire de l’entreprise. « On est vraiment sur un jean de qualité », affirme-t-il.
Le tissage est, aujourd’hui, réalisé à Nîmes à 80 %. La transformation du jean se fait cependant entre la Région Rhône-Alpes et le Portugal. Par la suite, Guillaume Sagot et les deux associés Anthony Dubos et Clément Payen espèrent bien tout produire localement. À moyen terme, « le but, c’est de pouvoir être 100 % autonome sur le tissage ». C’est tout ce qu’on leur souhaite !
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