Ce bilan est un véritable portrait de la situation économique du pays. Ce vendredi 1er mars, la Banque de France, par l’intermédiaire de sa directrice Nathalie Ravet, présente le bilan 2023 et les prévisions pour la suite. Selon ces statistiques, le salaire progressera bientôt plus rapidement que l’inflation.
« 2023 s’est caractérisée par un ralentissement de la croissance en raison du contexte inflationniste et des tensions géopolitiques », communique la Banque de France qui dresse son bilan. Le PIB du pays était en croissance de 2,5 % en 2022, voilà qu’il tombe à 0,9 % en 2023. C’est mieux que nos voisins européens pour qui le PIB a, en moyenne, augmenté de 0,6 %. Au niveau mondial, le PIB est en augmentation de 3,1 %, porté par les pays en voie de développement.
En 2024, la croissance devrait se maintenir à 0,9 % en France. L’inflation (IPCH) qui avait progressé de 5,7 % en 2023 devrait retomber à 2,5 % sur l’ensemble de l’année. Le taux de chômage devrait lui aussi rester stable : de 7,5 % en 2023 (6,5 % en Europe), la Banque de France prévoit une hausse à 7,6 % en 2024. « Nous ne reviendrons pas au niveau d’avant-crise à plus de 8 % », commente Nathalie Ravet, directrice de la Banque de France à Nîmes.
Les salaires auraient augmenté d’environ 5 % en moyenne en 2023. L’inflation, elle était de 5,7 % (glissement). La Banque de France prévoit que ces augmentations de salaire prennent le dessus sur cette inflation dès 2024. « Les salaires réels progresseraient sensiblement en 2024-2026, sur un rythme proche de celui de la productivité du travail, elle-même en accélération », indique l’institution. Cette dernière prévoit notamment une régulation de l’inflation à 2 % (taux normal) d’ici à la fin 2026. La directrice de la Banque de France à Nîmes affirme que les salaires devraient augmenter en moyenne de 4%.
Le taux d'épargne est instable
Toutes ces prévisions sont à prendre avec des pincettes. La reprise prévue pour 2025 dépend de plusieurs facteurs. Les guerres, comme en Ukraine et au Proche-Orient en ce moment, les tensions entre les États-Unis et la Chine, le déficit budgétaire de la dette publique, les investissements aléatoires, comme ceux dans l’écologie, sont autant de variables qui auront un impact sur l’économie française.
Le taux d’épargne des Français est en train de chuter. Mesuré à une moyenne de 21 % de la part du revenu épargné en 2022, il se situe aujourd’hui autour des 18 %. Selon les prévisions de la Banque de France, ce taux va encore baisser : les français épargneront alors, en moyenne, que 16 % de leurs revenus d’ici 2026. En France, le taux d’épargne est parmi les plus hauts au monde. Ce taux avait d’autant plus explosé avec le COVID : il se situait autour de 13 % en 2018. À titre de comparaison, aux États-Unis, ce taux ne dépasse pas les 5 % en 2023.