Le précieux nectar n’est pas encore embouteillé qu’on sait déjà que la qualité sera au rendez-vous. Les volumes devraient baisser en raison de l’été caniculaire.
Même s’il n’en est encore qu’au stade de la fermentation, les prélèvements faits dans les cuves des vignerons des costières annoncent une récolte d’exception. Pour Bernard Angelras, président du syndicat des Costières de Nîmes « Sur le plan qualitatif, il fera date ! ». Ce millésime que tout le monde espère de grande facture, le président du syndicat l’explique « Il n’y a pas eu de pluie donc pas de maladie ». Fanny Boyer, la vigneronne du château Beaubois et vice-présidente du syndicat, nous confirme un vin qui s’annonce gouleyant « Malgré les récoltes de nuit, il y avait la surprise d’une fraîcheur des jus et toujours une note saline qu’on recherche dans les blancs et les rosés ».
Des volumes en baisse
Revers de la médaille, même si la déclaration de récolte n’a pas encore été faite, les volumes sont annoncés en baisses par le président du syndicat en raison de la canicule et du stress hydrique provoqué « Le millésime 2022 marque la constatation du changement climatique de manière évidente ! ». Les volumes diminuent de 5 % par rapport aux 158 hectolitres de l’année dernière. Les grains ont eu du mal à grossir en raison du manque de pluie, les baies sont 20 % plus petites que d’habitude.
Autre effet de la sécheresse, il a fallu vendanger très tôt et de nuit ! Certains vignerons ont commencé à vendanger le 08/08, c’est le cas du château Beaubois, « c’est du jamais vu mais il va falloir s’y habituer » prévient le syndicat.
Une adaptation nécessaire aux conditions climatiques...
Le syndicat continue d’accompagner ses adhérents à développer leur vignoble en favorisant des cépages qui s’adaptent aux changements climatiques : résistance au stress hydrique. Le syndicat pousse aussi à l’enherbement des vignes afin de gagner en hydratation des sols mais aussi pour favoriser la biodiversité. Le syndicat veut être leader en captation de gaz à effet de serre.
...et aux consommateurs
Le syndicat est aussi là pour aiguiller les vignerons sur les tendances de consommation. Il constate une baisse des sorties de chais pour le vin rouge sur le millésime précédent, une bonne tenue de la consommation de rosé et une hausse continue de la consommation de blancs régulièrement en rupture de stock. Aussi le prix du vin blanc avoisine les 138 € l’hectolitre pour 125€ pour le rouge et le rosé.
Le syndicat rappelle que la force de l’appellation est de disposer de 3 couleurs (50 % des volumes en rouge, 40 % en blanc et 10 % en rosé). Le potentiel de développement est important sur le Blanc qui pourrait passer rapidement de 10000 hectolitres à 35000 hectolitres si les exploitants qui se revendiquent IGP demandaient l’AOC Costières de Nîmes.
Il faudra aussi s’adapter au pouvoir d’achat en baisse des consommateurs dans un contexte inflationniste. Inflation aussi subie par les vignerons, la vice présidente détaille « Nous subissons des hausses de prix jusqu’à 40 % sur les piquets de vignes, un prix du conteneur pour les exportations qui a triplé et une rupture d’approvisionnement en verre pour nos bouteilles ». Et le président de rajouter « Les délais de commande pour les tracteurs sont de 1 an comme pour les voitures ! ».
Pour sûr donc que le prix de la bouteille de Costières de Nîmes devrait progresser mais la qualité sera au rendez-vous !