Environ 200 agriculteurs gardois ont manifesté lundi leur colère, leur désaccord avec la politique gouvernementale en déversant légumes et fruits non consommables, déchets verts et fumier devant la grande distribution et les services de l’Etat.
De plus en plus de contraintes pèsent sur les exploitations agricoles, les prix flambent et les mettent en danger.
Poids des mesures environnementales et normes
Ils n’en peuvent plus des contraintes liées à l’environnement et notamment celles des zones de non traitement, prises sans concertation avec les agriculteurs. La nouvelle directive impose 14 000 km2 de cours d’eau protégés au lieu des 4 000 km2 jusqu’à présent. Ils ne sont pas contre, mais imposer 10 à 50 mètres autour des fossés quand presque tous sont en bio, en Terra vitis ou en HVE avec une traçabilité quotidienne, c’est «une aberration, un non-sens» pour le président des caves coopératives du Gard, Anthony Bafoil, «de faire disparaître par endroits jusqu’à 50 % de terres cultivables» rejoint par le président de la Fédération gardoise des Vignerons indépendants, Pierre Jauffret.
«On est en train de mourir face aux mesures environnementales, à la sur-administration et aux multiples normes qui leur prennent en moyenne deux heures par jour» rajoute David Sève.
Précarisation
Le carburant flambe, produire coûte de plus en plus cher, les prix ont explosé, la situation est devenue invivable. Sur 100 € vendus, il reste 6 € dans la poche du producteur. La loi Egalim 2 n’est toujours pas appliquée par la grande distribution. Ils demandent plus de contrôles à ce niveau, que des sanctions soient prises pour ne pas laisser perdurer des pratiques déloyales. Ils veulent juste être rémunérés au juste prix.
Autre point noir, les aides promises pour le gel d’avril 2021 ne sont pas arrivées. Seulement 164 M€ d’aides sur le milliard promis par l’Etat, dans le Gard, 14 M€ sur plus de 250 M€ de pertes. Pour le fonds d’urgence, 500 dossiers sur 2 500 en ont bénéficié dans le Gard, soit environ 2 000 € par exploitation. L’Europe a refusé la prise en charge des cotisations sociales et les aides de remplacement ne sont pas arrivées... La préfète a reçu une délégation accompagnée de Magali Saumade et devrait revoir la carte des vrais et faux cours d’eau.
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