La décision du ministre de l'Agriculture de mettre fin à l'utilisation de l'étiquetage « Sud de France » sur les bouteilles de vins a pris les entreprises du Languedoc-Roussillon au dépourvu.
Face aux nombreux défis qui pèsent sur les ventes, elles sont perplexes quant à la privation de cet outil qui a été efficace auprès des consommateurs pendant plus de 16 ans. "Sud de France" est la seule bannière commune à tous les vins AOP et IGP de la région, et elle a démontré son succès commercial, surtout à l'international, depuis plus de 16 ans. Les entreprises estiment que cette bannière commune, qui a bénéficié d'investissements publics et privés importants au fil des années, devrait continuer à figurer sur les étiquettes pour atteindre les consommateurs.
Cette décision d'interdiction intervient à un moment où la consommation de vins est en crise
Confrontée à des problèmes tels que la taxe Trump, la crise sanitaire, la pénurie de bouteilles en verre, et les difficultés économiques mondiales. Pour les représentants de la filière vin, priver les vins de "Sud de France" alors que l'État investit 160 millions d'euros dans la distillation de crise, qui est considérée comme une mesure temporaire sans solution structurelle, est difficile à comprendre.
La justification de l'interdiction avancée par les services de l'État est une prétendue impossibilité juridique de régulariser l'étiquetage de "Sud de France" sur les vins. Cependant, les acteurs de la filière vin affirment avoir proposé des solutions juridiques expertisées par un cabinet parisien qui permettraient de conserver "Sud de France" tout en préservant les appellations d'origine contrôlée (AOC) et les indications géographiques protégées (IGP) auxquelles ils sont particulièrement attachés.
La filière vin se sent tenue à l'écart
Les promesses de concertation faites par le Préfet de la Région Occitanie en juillet 2022, aucune réunion n'a été organisée, et les courriers adressés au ministre de l'Agriculture sont restés sans réponse. Une nouvelle promesse de concertation à l'automne a été faite par le nouveau Préfet de Région, mais il reste à voir si celle-ci sera réellement tenue.
Les entreprises de vin sont les premières concernées par cette interdiction d'étiquetage qui affecte 100 millions de bouteilles par an. Le retrait de "Sud de France" représente un coût de 6 millions d'euros pour les entreprises.
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