Le président du syndicat bovin du Gard, Patrick Gravil, éleveur à Saint-Privat et administrateur de la SEMAAC souhaite un sursis de la préfecture. L'enjeu est essentiel et touche une grande partie du territoire. Si début Octobre, les services vétérinaires ne sont pas convaincus par le financement du programme de modernisation de l'abattoir d'Alès, ils en ordonneront la fermeture.
Ce programme était finalisé, mais la crise mondiale se répercute jusque dans notre territoire. Le budget initial de 7 millions d'euros, est monté à 11 millions des suites de la hausse du prix des matières premières. Sans doute, estime Patrick Gravil, le budget peut être revu à la baisse avec des économies qui ne réduisent pas l'efficacité de l'abattoir, mais il faut trouver davantage d'argent, plusieurs millions, en un mois. Le Département a déjà promis une rallonge conséquente, les agglos voisines ont été sollicitées par Max Roustan président de la SEMAAC ( Syndicat Economie Mixte des Abattoirs Alès en Cévennes), comme la Région et l'Etat.
25 salariés, 11 000 détenteurs d'animaux menacés
25 salariés dans l'abattoir, 11 000 détenteurs d'animaux, les chevillards, les bouchers, la restauration collective, 46% des surfaces du département en fourrage, une population attachée à consommer local, un territoire à préserver des inondations, des incendies et puis c'est beau des vaches dans un pré. L'abattoir d'Alès représente un intérêt majeur pour la cohérence du territoire. Cohérence écologique, éthique, économique, pourquoi consommer de la viande d'ailleurs quand elle peut venir d'à côté ?
Parce que sans abattoir à Alès, les métiers changent. Impossible de perdre 3 heures pour amener une bête à Aubenas ou Langogne, et perdre autant de temps pour ramener la carcasse. Les éleveurs sont déjà soumis à des horaires monstrueux. La solution sera de vendre les veaux, en Italie, au Maghreb, et la population mangera de la viande des pays de l'Est, donc encore plus de camions sur les routes, plus de pollution et moins de contrôles. A suivre...