Consciente des difficultés rencontrées par les agriculteurs, entre la pression foncière, la protection des espèces en voie de disparition et les réglementations en tout genre, la Chambre d’agriculture, au cours d’une session tenue à Nîmes Métropole, un de ses proches partenaires, demande une réflexion.
L’Agglo, sur sa compétence économique, amène des projets sur son territoire et a besoin de terrains pour accueillir les entreprises et l’Etat l’oblige à toujours plus de logements sociaux. Mais il y a aussi des contraintes liées à la compensation environnementale. Les services de l’Etat gèlent des parcelles au prétexte de vouloir protéger des espèces animales rares, telle l’outarde canepetière.
Protéger les terres nourricières
Magali Saumade, présidente de la Chambre d’agriculture, s’insurge : «ce qui s’impose au territoire n’est plus tenable. Nous sommes sur un territoire nourricier avec la souveraineté alimentaire et un équilibre. On va finir par sacrifier ces terres. Où met-on le curseur ? Il faut travailler en concertation avec Nîmes Métropole et l’Etat, dans le respect des uns et des autres. Suite au défaut d’entretien du porteur de projet Oc’via, des espaces ont été abandonnés et l’outarde s’est réimplantée alors que des compensations avaient été faites. C’est la double peine».
Pour savoir où ils en sont, les responsables agricoles gardois réclament un état des lieux. « Il est temps d’alerter le législateur sur le sujet, de réécrire la loi de 2016 et de présenter quelque chose aux futurs élus». Jean-Louis Portal, secrétaire général de la Chambre, fait remarquer : «on a chassé d’autres espèces au détriment de l’outarde. Elle a colonisé le territoire». Ils sont tous conscients que la biodiversité et l’agriculture marchent ensemble alors que certains font croire le contraire.
Le besoin d’eau se fait aussi cruellement ressentir, des vignes sont détruites par le sel. L’éco-système est mis à mal. Comment faire descendre l’eau douce dans le sol ?