En réaction au prix de l'énergie, les agriculteurs du Gard sont descendus manifester dans la rue ce mardi 21 février dès 7h00 de la matinée... Les tracteurs ont pris le centre-ville d'assaut avant de stationner dans le 'brouillard', devant l'entrée de la Préfecture, avenue Feuchères à Nîmes.
Oignons, soufre et revendications... auront été les principaux ingrédients de la manif des agriculteurs, annoncée ce mardi 21 février. "On aimerait simplement vivre de notre métier", confie un viticulteur de 52 ans, installé dans le nord du département du Gard.
Après avoir traversé le centre nîmois par le boulevard Victor-Hugo, le convoi d'agriculteurs se dirige vers l'avenue Feuchères © Gaëlle Ohan-Tchélébian
Direction l'entrée de la Préfecture, arrivée midi pétante 'à l'heure du déjeuner', à bout de nerfs. Si l'objectif était d'être entendu par la Préfecture, c'est réussi. Parmi les manifestants, certains agriculteurs ont néanmoins fini par appeler au calme, voulant éviter à tout prix que la rassemblement dégénère.
Oignons et soufre au menu ce midi, devant l'entrée de la Préfecture...© Gaëlle Ohan-Tchélébian
"On veut vivre du travail, pas des subventions"
Coût des matières premières, factures d'énergie mirobolantes, complexité des dossiers... c'en est trop pour le secteur "On a tenu un an, on ne tiendra pas une année de plus" lance un manifestant. Les métiers de l'agriculture sont nombreux et les difficultés rencontrées parfois spécifiques... Mais la difficulté n°1, commune à tous : le prix de l'énergie.
© Gaëlle Ohan-Tchélébian
En parallèle, les vignerons gardois essuient les conséquences de la sécheresse (pertes induites); du côté des éleveurs, ce sont les matières premières qui explosent (céréales); quant aux maraîchers, l'alourdissement des normes de production rend difficile la compétitivité des exploitants français par rapport à leurs concurrents européens et étrangers "si on applique telle ou telle norme, il faut que ce soit appliqué en Espagne, en Allemagne etc".
Le message : Harmoniser les normes au niveau européen devient urgent, "si l'on veut encore des agriculteurs français dans les années à venir" peut-on entendre dans la foule de manifestants.
Le convoi de la manifestation au niveau de l'entrée de la Préfecture. Objectif : être reçus dans les bureaux de la Préfète du Gard, Marie-Françoise Lecaillon © Gaëlle Ohan-Tchélébian
"On perd de l'argent, alors qu'on vend plus cher"
Âgé de 28 ans, un exploitant basé à Beaucaire enregistre une année déficitaire, "alors que j'ai vendu mes salades 15% plus chères". Le maraîcher subit également la hausse des matières premières : ses frais d'emballage ont pris 50% d'augmentation.
Leurs revendications : accélérer l'entrée en vigueur de la loi Egalim, recourir au gasoil bleu (au même titre que les marins-pêcheurs), et enfin, mettre en place un bouclier tarifaire pour sauver la rentabilité du secteur.
Une audience avait été proposée en amont par la la Préfète du Gard, Marie-Françoise Lecaillon. Fixée à 11H30, aucun des agriculteurs manifestants 'ne s'y seraient présenté' d'après les services de la Préfecture.
Nîmes, avenue Feuchères, 21 février 2023 © Gaëlle Ohan-Tchélébian
"On préfère travailler que perdre une journée pour venir manifester", regrettait ce midi l'arboriculteur beaucairois, David Seve, président de la fédération des syndicats d'exploitants agricoles du Gard (FDSEA).
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